les danger sur la nature

                             


                           salma msakni


                      les danger sur la nature


Partant de l’idée que pour empêcher les enfants de faire des bêtises ou leur éviter un accident il fallait leur faire peur, les parents faisaient autrefois appel à tout un légendaire. Ainsi pour éloigner les bambins des rivières, on leur disait en Basse-Bretagne que la grosse libellule, habituée d’un tel environnement, était un serpent-aiguille-volante, an nadoz-(n)aer, ar spilhenn-aer, et qu’elle cousait les yeux des enfants qu’elle surprenait dans ses parages : an nadoz-aer a wri an daoulagad. De même en Haute-Bretagne, par exemple dans la région de Rennes, nous avons relevé une image comparable avec le nom également redoutable de tire-z-yeux.




On connaît la richesse de l’imagination populaire et son aptitude à créer de nouveaux vocables. Ainsi, la libellule portait aussi en Trégor le nom de marc’h aer ou marc’h an naer, cette fois cheval ailé ou cheval-vipère. Sa piqûre, disait-on, était aussi terrifiante que celle du plus méchant reptile. Cette dernière dénomination n’est pas sans rappeler le ch’va d’caleuve, cheval de couleuvre, de notre enfance à Binic en Pays gallo. On pourrait même aller plus loin dans notre recherche en évoquant outre-Manche le dragon-fly, la mouche-dragon, et l’adder-fly, la mouche-serpent en anglais, qui ne sont qu’une seule et même libellule, des noms destinés à écarter les garnements des lieux humides. Quand on connaît les enfants.








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